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Le cannabis est tout sauf inoffensif

15 février 2022

 

La directrice de l’IMABE met en garde contre l’autorisation prévue en Allemagne pour la consommation récréative – Les conséquences attendues seraient une dépendance rapide pouvant aller jusqu’à la dépression, des psychoses et une augmentation des interventions d’urgence.

 

L’Institut d’anthropologie médicale et de bioéthique de Vienne (IMABE) s’est montré critique vis-à-vis de la politique des drogues du nouveau gouvernement allemand de coalition. La libéralisation contrôlée du cannabis à usage récréatif, inscrite dans l’accord de coalition, devrait certes rapporter jusqu’à 2,8 milliards d’euros de recettes fiscales par an et créer de nouveaux emplois, mais on s’accommode délibérément des dommages prévisibles pour la santé, notamment chez les jeunes. « L’affectation obligatoire des recettes fiscales au secteur de la santé n’est prévue nulle part », a averti la directrice de l’IMABE Susanne Kummer dans un communiqué de presse de lundi.

Des études approfondies ont montré au cours des 20 dernières années que le cannabis est « tout sauf inoffensif », a résumé l’éthicienne. « Cette drogue crée une dépendance très rapide, peut déclencher des dépressions, des psychoses et d’autres maladies psychiques graves et ouvre la voie aux drogues dures ». Les résultats récents d’une étude américaine publiée en 2021 ont montré que la consommation de cannabis endommageait de manière avérée et durable le cerveau des jeunes de moins de 25 ans. Dans l’État américain du Colorado, après la légalisation du cannabis, la capacité des services psychiatriques pour jeunes a dû être doublée en raison de l’augmentation rapide du nombre de toxicomanes et de psychoses provoquées par le cannabis.

La dernière étude, publiée dans JAMA Network Open (doi:10.1001/jamanetworkopen.2021.42521), montre une augmentation « effrayante », selon Kummer, du nombre d’interventions d’urgence dues à une intoxication au cannabis chez les enfants au Canada depuis la légalisation en 2018, à savoir une multiplication par neuf. Ce nombre aurait notamment explosé après la consommation d’aliments comme les biscuits au cannabis ou les oursons en gomme au cannabis. De même, le nombre d’enfants devant être hospitalisés a doublé. Leur âge moyen se situait entre trois ans et neuf mois. Une intoxication sur dix chez les enfants examinés aux urgences centrales de l’Ontario était due à la consommation de produits contenant du cannabis. Près d’un tiers (32,7 %) des enfants ont dû être hospitalisés en raison de leur intoxication, une partie d’entre eux (3,6 %) ayant même été placés en soins intensifs. Aucun décès n’a été enregistré jusqu’à présent.

Pour l’étude, les chercheurs de l’hôpital d’Ottawa et le département de médecine familiale de l’université d’Ottawa ont examiné toutes les admissions aux urgences d’enfants de la province de l’Ontario (14,6 millions d’habitants) sur trois périodes : avant la légalisation du cannabis (2016 à 2018), après la légalisation des fleurs, graines et huiles de cannabis (2018 à 2020) et après la libéralisation des aliments contenant du cannabis (février 2020). Sur l’ensemble de la période d’étude, 522 admissions aux urgences ont eu lieu en raison d’une intoxication chez les enfants. Alors que le nombre total d’intoxications chez les enfants a heureusement diminué, la proportion d’intoxications au cannabis a en outre augmenté pendant la pandémie de Covid-19, ce qui est probablement lié à l’augmentation de la consommation de cannabis chez les adultes pendant la période de pandémie.

« Les résultats sont d’autant plus dramatiques que le Canada avait espéré que la légalisation réduirait la consommation accidentelle chez les enfants », a déclaré Daniel Myran, responsable de l’étude, cité dans le communiqué de l’IMABE. Il existe certes des prescriptions concernant le taux de concentration autorisé dans les aliments, ainsi que des emballages sûrs pour les enfants. En outre, la formation des parents et des personnes qui s’occupent des enfants devrait permettre de réduire le risque pour les enfants. « Les chiffres de l’étude montrent toutefois que cet objectif n’a pas été atteint », a conclu Myran.

En novembre, le 125e congrès des médecins allemands (DÄT) avait également émis de vives critiques à l’égard d’une éventuelle légalisation du cannabis en Allemagne. « La légalisation minimise les dangers pour la santé, les conséquences négatives et les effets à long terme de la consommation de cannabis pour les enfants et les adolescents », avait-il déclaré dans une prise de position. Les médecins mettent en garde contre les risques potentiels pour la santé des consommateurs et les conséquences sur les soins médicaux. Les expériences faites dans d’autres pays montrent qu’il y a une augmentation des admissions aux urgences liées au cannabis, un besoin accru de traitements psychiatriques ainsi que des accidents de la route et des suicides mortels liés au cannabis.

Source : https://www.kath.net/news/77410. Traduction par Deepl. Voir aussi l’article « Effroyable fumée« .