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Il vaut mieux être éduqué(e) par un père et une mère

10 janvier 2013

Des recherches récentes défont les slogans en faveur de l’éducation par des parents homosexuels. Deux articles, qui viennent d’être publiés, démontrent que, contrairement à tout ce qu’on avait prétendu pendant des années, il y a des différences réelles entre les résultats d’une éducation impartie dans un contexte parental homosexuel et ceux d’une éducation reçue au sein d’une famille traditionnelle.

 

L’article du Professeur Loren Marks

Il a été publié en juillet 2012 dans Social Science Research sous le titre « Same-Sex Parenting and Children’s Outcomes : A Closer Examination of the American Psychological Association’s Brief on Lesbian and Gay Parenting » (« Education homosexuelle et résultats des enfants : un examen plus précis du dossier de l’Association Psychologique Américaine sur l’éducation gay et lesbienne »). Dans cet article, le Professeur Marks, de l’Ecole d’Ecologie Humaine de la Louisiana State University, révise les 59 études reprises dans un dossier de l’American Psychological Association (APA), publié en 2005, et conclut qu’« aucune des 59 études référencées dans le dossier de 2005 de l’APA ne compare un échantillon significatif et aléatoire, représentatif des parents — gay ou lesbiennes — et de leurs enfants avec un échantillon significatif et aléatoire, représentatif des parents homme-femme mariés et de leurs enfants. Les données disponibles, obtenues surtout à partir de petits échantillons de convenance, sont insuffisantes pour appuyer une conclusion solide, de caractère général, que ce soit dans un sens ou dans un autre ».

L’étude du Professeur Mark Regnerus

Le sociologue Mark Regnerus, du Centre de Population de l’Université du Texas (Austin), présente de nombreuses preuves, nouvelles et de nature empirique, du fait qu’il y a des différences entre les enfants issus de parents ayant des relations homosexuelles et ceux qui sont éduqués par leurs parents biologiques, mariés. Ses résultats ont été réunis dans la New Family Structures Study (NFSS) de l’Université du Texas. Cette étude cherche à offrir des données plus fiables, à l’échelle nationale, sur les enfants issus de différents types de famille : famille biologique intacte, famille de divorce tardif, famille recomposée, famille monoparentale, famille avec mère lesbienne ou père gay, et d’autres types de famille. La NFSS a été largement reconnue comme une étude scientifique rigoureuse (même l’un de ses détracteurs l’a reconnue comme « mieux située que pratiquement toutes les études antérieures pour détecter les différences entre ces différents groupes de population »). Ses résultats ont été publiés dans la revue Social Science Research en juillet 2012 sous le titre « How Different Are the Adult Children of Parents Who Have Same-Sex Relationships ? » (« Combien sont différents les fils et filles adultes de parents qui ont des relations homosexuelles ? »).

Selon Regnerus lui-même, la NFSS présente trois caractéristiques spécifiques :

1) elle compare les résultats, d’un côté, de personnes rapportant que leur mère était lesbienne active (ML) ou leur père gay actif (PG) et, de l’autre, de personnes issues de familles biologiques intactes (FBI). En revanche, la majorité des études publiées jusqu’alors comparaient des enfants de foyers homosexuels avec ceux de parents divorcés, de familles recomposées ou monoparentale, etc., ce qui fausse bien entendu les résultats.

2) la NFSS porte sur des fils et filles adultes, alors que la plupart des autres études portent sur des enfants encore confiés à leurs parents. Pire encore, ces autres études se contentent souvent d’interroger les parents et ignorent complètement l’impact final d’une éducation gay, qu’on ne peut mesurer, comme le fait la NFSS, que chez l’adulte issu de cette éducation.

3) la NFSS a pris un échantillon large et aléatoire de toute la population américaine, parmi des personnes de 18 à 39 ans, éduquées dans différents types de foyers. On a présélectionné 15.000 personnes et on en a interrogé de façon exhaustive 2.988, dont 175 avec ML et 73 avec PG. Par comparaison, à une exception près, toutes les autres études portent sur des échantillons réduits et non représentatifs. Certaines études font même appel à des volontaires, qui s’avèrent être des activistes de la cause homosexuelle, ce qui remet en cause leur objectivité.

Par ailleurs, l’étude a tenu compte de toute une série de variables comme l’âge, le sexe, la race, le niveau d’éducation de la mère, le niveau social du foyer, le niveau d’acceptation légale et sociale de l’homosexualité dans l’entourage immédiat, etc. Cette précaution permet d’écarter certaines explications alternatives aux variations de résultats observées dans les différentes structures familiales.

La NFSS a aussi confirmé ce que d’autres études avaient déjà mis en évidence : le nombre extrêmement réduit de couples stables entre gays ou lesbiennes. C’est pourquoi, le Professeur Regnerus reconnaît sans difficultés que l’un des reproches fait à l’étude, à savoir qu’elle ne compare pas les enfants de FBI avec les enfants de couples homosexuels, est fondé. Mais il précise qu’il ne s’agit pas d’une tentative de la NFSS d’orienter les résultats, mais bien plutôt du constat de la grande difficulté, malgré tous les efforts consentis (15.000 personnes interrogées), de trouver des fils ou filles adultes éduqués par un couple homosexuel stable (« stable » étant défini pour l’étude par 3 ans ou plus de vie commune). En revanche, la NFSS établit sans le moindre doute qu’il y a des différences significatives de résultats entre, d’une part, l’éducation reçue dans une structure familiale où l’un des parents a eu des relations homosexuelles et, d’autre part, une famille biologique intacte.

Ces différences se vérifient sur le plan social. Quelques exemples : les jeunes adultes de PG ou ML reçoivent trois fois plus souvent une aide sociale que ceux issus d’une FBI ; pour le taux de chômage, ce même rapport est de 3,5. Il y a plus de cas de crimes chez les premiers que chez les seconds. Les enfants de ML avouent avoir subi un contact sexuel de la part d’un des parents ou d’un adulte dans une proportion 11 fois supérieure à celle des enfants de FBI. Chez les enfants de PG, cette même proportion est 3 fois supérieure. Pour ce qui est des abus sexuels (compris ici comme un acte sexuel réalisé contre la volonté de l’enfant), les enfants de ML les subissent dans une proportion 4 fois supérieure à ceux des FBI ; pour les enfants de PG, cette proportion est de 3. En matière de maladies sexuellement transmissibles, les enfants de PG sont 3 fois plus exposés que les enfants de FBI, et ceux de ML 2,5 fois plus exposés. Avec les enfants issus de couples divorcés, ceux qui ont été éduqués par une ML ou un PG ont les plus mauvais résultats quant à la consommation de marihuana.

Sur le plan de la santé mentale et émotionnelle, les enfants de ML et de PG témoignent d’une plus grande insécurité dans la structure familiale. Les enfants adoptés par un tiers et ceux de ML présentent le plus grand taux de problèmes liés à l’angoisse, la dépression ou les difficultés relationnelles. Dans tous ces domaines, les enfants de FBI présentent les meilleurs scores. Une tendance semblable se dessine pour l’inclination au suicide (5 fois plus grande chez les enfants de PG que chez ceux de FBI, et 2,5 fois plus grande chez ceux de ML).

Quand on interroge les jeunes adultes sur la qualité de leurs relations personnelles, les plus mauvais scores se retrouvent dans le groupe PG, suivi de celui des enfants adoptés, ceux qui sont éduqués par un beau-père ou une belle-mère et le groupe ML. Encore une fois, les meilleurs scores se situent dans le groupe FBI. Les enfants issus de PG et de ML ont le plus haut taux de personnes se déclarant elles-mêmes homosexuelles. Les jeunes adultes du groupe ML présentent le score le plus bas dans la fidélité au mariage ou à la cohabitation (3 fois plus infidèle que les adultes issus de FBI ; pour le groupe PG, cette même proportion est de 2).

En résumé, sur 40 indicateurs différents, il y a des différences statistiquement significatives pour 25 indicateurs entre le groupe ML et le groupe FBI, et pour 11 indicateurs entre le groupe PG et le groupe FBI.

Au vu de ces données, le slogan « Il n’y a pas de différence entre l’éducation homo-parentale et l’éducation dans une famille traditionnelle » est difficile à défendre. Par contre, on peut établir sans risque de se tromper l’affirmation suivante : en comparaison avec toute autre structure familiale, le fait d’être éduqué dans une famille intacte par ses parents biologiques représente un avantage incontestable pour l’enfant.

Ana Samuel est « research scholar » du Witherspoon Institute, à Princeton. Ce texte est un résumé de sa présentation sur www.familystructurestudies.com. Sur ce site on peut trouver :

– l’original des études de Loren Marks et Mark Regnerus

– les références des citations faites ci-dessus

– une explication de la genèse de la NFSS

– les arguments de l’intense débat que ces études ont provoqué aux USA (notamment des textes de la revue Social Science Research, mais aussi des commentaires publiés sur le net, dans le New York Times, Fox News, ABC, National Review on Line, etc.).

Dans un autre article publié dans didoc, on relève également la difficulté de rassembler un échantillon vraiment aléatoire pour étudier le phénomène de l’homosexualité, ainsi que l’extrême instabilité des couples homosexuels.