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Humanae Vitae, quarante ans plus tard

4 novembre 2009

L’an dernier fut marqué par le quarantième anniversaire de Humanae Vitae, l’encyclique de Paul VI sur la régulation des naissances.Comment comprendre ce texte aujourd’hui, à la lumière de l’enseignement de Jean-Paul II et Benoît XVI?

 

Le 25 juillet 2008 a été célébré le quarantième anniversaire de Humanae Vitae (HV), l’encyclique de Paul VI sur la régulation des naissances. Peu de textes pontificaux ont suscité autant de réactions. L’accueil difficile s’explique en partie par le contexte historique dans lequel HV est parue. Pour l’Eglise, 1968 constituait le début de ce qu’on a appelé la période « post-conciliaire ». La société civile traversait aussi une période de turbulences, avec l’esprit révolutionnaire de mai 68 et l’angoisse face à ce que l’on appelait alors la « bombe démographique ».

HV s’était aussi longuement fait attendre. Ses orientations contredisaient les conclusions d’un groupe d’experts (le fameux « groupe de la majorité », à savoir les auteurs d’un rapport —qui a fait l’objet d’une fuite— de la « commission pontificale pour les problèmes de la famille, de la natalité et de la population », érigée par Jean XXIII en 1962).

Mais le contexte n’explique pas tout. C’est surtout le thème abordé par HV qui ne laissait personne indifférent. En définitive, il en allait de questions fondamentales, qui nous concernent tous : l’amour humain, la signification de la sexualité, le sens de la liberté et de la morale, le mariage.

A l’occasion de ce quarantième anniversaire, on peut se poser la question suivante : HV a-t-elle atteint son objectif ? A première vue, on serait tenté de répondre franchement par la négative : la plupart des fidèles trouvent sa doctrine incompréhensible ou inacceptable, d’autres pensent qu’elle présente un idéal qui est beau mais hors d’atteinte. L’encyclique a provoqué chez un bon nombre de fidèles une véritable fracture avec l’Eglise.

D’un autre côté, chaque jour qui passe voit grandir le mécontentement des femmes face à la pilule. Leurs objections sont d’ordre médical (un aspect du problème sur lequel on informe beaucoup trop peu), mais s’expliquent aussi par les perturbations que la pilule provoque dans les relations entre homme et femme. En outre, la contraception hormonale est aussi devenue une arme de contrôle des naissances, utilisée par les pays riches contre les pays pauvres. On a chaque fois plus l’impression que la révolution sexuelle encouragée par la pilule a produit des fruits amers, parmi lesquels on peut aussi compter le divorce. Ces conséquences avaient été prévues dès 1968 par HV elle-même  [1]. Pour cette raison, un bon nombre de théologiens ont qualifié cette encyclique de prophétique.

Un document prophétique

A mon sens, il y a un autre motif, plus profond, pour attribuer à HV le qualificatif de prophétique. La question spécifique que HV devait résoudre n’était pas de savoir si la contraception était moralement acceptable ou non. La contraception est considérée comme immorale depuis le début du christianisme [2]. Mais, pendant des siècles, elle a été identifiée plus ou moins consciemment à l’onanisme (coïtus interruptus) ou à des moyens mécaniques qui perturbent le processus naturel de l’acte conjugal.

Or, les progestagènes, découverts en 1956, rendent la femme inféconde, mais sans toucher au processus spontané de l’acte sexuel. En d’autres mots, pour un spectateur extérieur, l’acte sexuel entre époux avec la pilule est identique à celui qui est réalisé sans pilule.

La question qui se pose alors est la suivante : la « pilule » tombe-t-elle sous l’appellation « contraception » ? Pour un certain nombre de théologiens, la réponse est négative. Pour eux, il suffit de constater que la pilule ne perturbe pas l’acte conjugal dans son processus « naturel ». Ils voient même dans la contraception hormonale une confirmation de la dignité humaine, qui est appelée à guider les lois de la « nature » avec les ressources de l’intelligence.

Que dit HV elle-même sur la définition de la contraception ? On trouve la réponse dans HV 14 : « toute action qui, soit en prévision de l’acte conjugal, soit dans son déroulement, soit dans le développement de ses conséquences naturelles, se proposerait comme but ou comme moyen de rendre impossible la procréation ».

Et le motif fondamental pour interdire ce type d’action se trouve dans HV 12 : « Cette doctrine, plusieurs fois exposée par le Magistère, est fondée sur le lien indissoluble, que Dieu a voulu et que l’homme ne peut rompre de son initiative, entre les deux significations de l’acte conjugal : union et procréation ».

Mon but n’est pas de rouvrir ici tout le débat sur HV. Je me limiterai à quelques considérations sur ces deux passages fondamentaux de l’encyclique.

La définition que HV 14 donne de la contraception est décisive, car elle insiste sur l’idée d’une action qui se propose une finalité intrinsèque : l’objectivation d’un agir moral ne peut jamais être le fait d’un spectateur extérieur. Un acte trouve sa valeur morale d’abord et avant tout dans son « objet », c’est-à-dire l’acte considéré depuis sa finalité intrinsèque, telle qu’elle est perçue par celui qui agit. L’« objet » n’est jamais une simple description phénoménologique d’une action qui a lieu [3].

Ces concepts fondamentaux de la morale constituent l’enjeu de l’encyclique Veritatis Splendor [4], publiée en 1993 et qui, dans ce domaine, suit la doctrine classique de saint Thomas d’Aquin.

Qui voit une femme avaler une pilule « contraceptive » —c’est-à-dire dans la perspective du spectateur extérieur— ne contemple pas un acte depuis un point de vue moral et ne peut donc émettre aucun jugement. Car on peut avaler une pilule par erreur, ou comme traitement indispensable contre une maladie, ou pour prévenir les conséquences d’un viol prévisible. Dans ces trois cas, ce que contemple le spectateur extérieur —« l’action d’avaler une pilule »— est une action qui, dans la position de la personne qui agit, ne possède pas la signification morale de la contraception.

Qu’est-ce que la contraception ?

Mais qu’est-ce alors que la contraception? Il s’agit d’une action dans laquelle on brise consciemment et délibérément le lien entre les dimensions unitive et procréative de l’acte conjugal. En d’autres mots, c’est un acte qui, dans la description de son « objet », suppose une atteinte consciente et voulue au principe fondamental de HV 12 [5].

On a parfois reproché à HV de se limiter à proclamer une sorte d’axiome, sans l’étayer, donc, par des arguments. Sans doute qu’en 1968 les temps n’étaient pas mûrs pour une argumentation en profondeur. Mais c’est précisément pour ce motif que l’intuition contenue dans le principe fondamental de HV 12 m’apparaît comme la dimension la plus prophétique de l’encyclique.

Ceci est apparu clairement plus tard, dans l’évolution ultérieure de la réflexion de l’Eglise sur l’amour humain et la sexualité. Dans l’instruction Donum Vitae , par exemple, ce même principe s’est avéré décisif pour le jugement de la fécondation in vitro et de l’insémination artificielle. Pour le dire simplement : « faire l’amour sans faire l’enfant » (contraception) et « faire l’enfant sans faire l’amour » (procréation dite assistée) [6] constituent deux atteintes à une même exigence fondamentale : chez l’homme, l’amour conjugal suppose l’ouverture à la vie et la procréation d’une nouvelle vie suppose qu’elle découle d’un acte qui en soi (intrinsèquement, en son « objet ») constitue un acte d’amour.

Mais pourquoi en est-il ainsi ? C’est surtout à Jean-Paul II que nous devons l’explication anthropologique et théologique de HV 12. Benoît XVI y a également contribué avec son analyse de l’amour conjugal dans Deus Caritas est. Ces dernières décennies, de nombreux théologiens et philosophes ont également collaboré à la rénovation du discours moral sur le mariage [7].

L’amour conjugal est don de soi [8] : l’acte conjugal est l’incarnation de ce don. Qui se donne dans le mariage, donne tout, il se donne corps et âme, dans l’unité de sa personne, pour toujours. Voilà ce que la dignité du conjoint exige. Un homme ou une femme qui réaliserait l’acte conjugal en excluant délibérément la possibilité inscrite dans son être de devenir père ou mère, ne pose pas un acte de don de soi, d’amour conjugal. Même si les conjoints sont d’accord pour agir ainsi, cet acte constitue en soi , indépendamment de leurs intentions, un mensonge : la finalité première de l’acte est contenue dans son « objet » [9].

Parmi les adversaires de HV, nombreux sont ceux qui achoppent sur ce raisonnement. Ils partent d’une « anthropologie dualiste », dans laquelle, pour ainsi dire, l’esprit détermine lui-même le langage de l’amour, en s’affranchissant de la réalité et des tendances du corps. Pour eux, la dimension sexuelle de la personne est une chose de l’ordre de « l’avoir », qu’on peut « utiliser », comme si elle n’était pas partie intégrante de la personne. Ils ne comprennent pas qu’un être humain constitue une « totalité unifiée » [10] où la sexualité appartient à « l’être ». Ce que l’homme et la femme s’offrent l’un à l’autre dans le mariage, c’est précisément ce qu’ils sont, en tant qu’homme et en tant que femme [11]. C’est pourquoi le langage du don de soi ne surgit pas de l’imagination humaine ou de conventions, mais de la nature même de l’être humain, créé « à l’image et à la ressemblance de Dieu » [12]. Ceci explique pourquoi on attribue à Jean-Paul II une véritable « théologie du corps » [13]. Pour lui, c’est dans et à travers leur corps que les époux parlent le langage de l’amour, tout comme le Christ qui, dans et à travers un corps humain, révèle l’Amour divin dans le don total de la Croix.

Dieu est Amour. Il n’a pas besoin de l’homme. S’il le crée, c’est un acte de totale gratuité, c’est-à-dire d’Amour. L’Amour qu’Il est se révèle si immense, si intense, que, d’une certaine manière, il « déborde » en un don, en la création de nouveaux êtres en qui il peut déverser son Amour. L’homme et la femme sont tout particulièrement « image et ressemblance de Dieu » lorsqu’ils deviennent « une seule chair » [14], lorsqu’ils incarnent cet amour désintéressé, lorsqu’ils sont aussi amour. Ce don contient intrinsèquement, en lui-même, une force créatrice : qui, de sa propre initiative, dissocie union et procréation brise en lui le reflet de l’Amour créateur de Dieu. Par là, il perd aussi sa propre identité car «  l’homme, seule créature sur terre que Dieu a voulue pour elle-même, ne peut pleinement se trouver que par le don désintéressé de lui-même » 15].

Paternité responsable

Mais que faire lorsqu’une nouvelle grossesse ne s’avère pas raisonnable ? HV 10 tient compte de « graves motifs » qui peuvent justifier qu’on évite temporairement ou même pour un temps indéterminé une nouvelle naissance [16]. Ceci doit se faire « dans le respect de la loi morale », c’est-à-dire par la continence périodique. Ce raisonnement s’inscrit dans la mentalité que l’encyclique appelle « paternité responsable » (HV 10) : l’acte conjugal est un acte humain, qui doit donc être posé en toute responsabilité.

A ce niveau, tout le débat sur la notion de « nature » se concentre en une question précise : où se situe la différence entre continence périodique et contraception ? La réponse est toujours la même : dans l’« objet » de l’acte. Pour expliquer cette réalité depuis un autre angle, j’emploierai une analogie.

Comme il se doit, je tâche d’aimer l’ensemble de l’humanité. Mais je n’ai pas assez d’argent pour donner tous les jours une aumône au mendiant que je rencontre sur mon chemin. Pour des raisons indépendantes de ma volonté surgissent des motifs graves pour limiter mes manifestations de charité. C’est pourquoi je décide de donner de l’argent certains jours et d’autres pas. Et je cherche des façons alternatives pour montrer mon affection à cette personne. J’exerce donc une certaine responsabilité dans l’expression de mon amour. C’est la logique des méthodes naturelles face à l’acte conjugal [17].

Dans les mêmes circonstances, on pourrait s’imaginer quelqu’un qui ne veut se passer du plaisir lié à la distribution d’argent. Il imprime de faux billets et les distribue sans restriction. Pour un spectateur extérieur, cette seconde personne est plus généreuse que la première. Mais cette générosité sans limite n’est qu’illusion. Ce qui motive ce personnage n’est pas la charité pour le prochain, mais le plaisir qui y est lié. Ce geste est faux dans sa signification la plus profonde, dans sa finalité, dans son « objet ». Il contrefait l’amour et offense autrui, qui est réduit au rang d’objet de ma propre satisfaction. Il s’agit d’un mensonge, d’un amour qui nie la première responsabilité de l’amour : offrir un amour vrai. C’est la logique de l’acte contraceptif, qui est une contrefaçon de l’acte conjugal.

Entre la paternité responsable et l’attitude contraceptive, il y a, selon Jean-Paul II, « une différence beaucoup plus importante et plus profonde qu’on ne le pense habituellement et qui, en dernière analyse, implique deux conceptions de la personne et de la sexualité humaine irréductibles l’une à l’autre » [18].

En une période de doute et de déception face à l’idéal de l’amour conjugal, les familles chrétiennes et les pasteurs se trouvent face à un défi à la fois immense et passionnant : « Devant le problème d’une honnête régulation des naissances, la communauté ecclésiale doit aujourd’hui s’efforcer de susciter des convictions et d’offrir une aide concrète à ceux qui veulent vivre la paternité et la maternité de façon vraiment responsable. » [19].

Stéphane Seminckx est prêtre, Docteur en Médecine et en Théologie. La version originale de ce texte a été publiée, en néerlandais, dans la revue Emmaüs de novembre-décembre 2008, pp. 18-24.

[1] Cfr HV 17. Plus tard, en 1995, Jean-Paul II a aussi établi le lien entre la diffusion de la contraception et l’avortement (Cfr Evangelium Vitae 13), qui, en toute logique, a ouvert ensuite la porte à l’euthanasie. Et je ne parle même pas de la terrible implosion démographique que connaissent les pays riches depuis une quarantaine d’années.

[2] Pour me limiter à un seul exemple : dans Casti Connubii (1930), Pie XI parle dans ce contexte d’une «  christiana doctrina iam inde ab initio tradita neque umquam intermissa » (« une doctrine chrétienne transmise dès le début et jamais interrompue ») (AAS 22 [1930], p. 560).

[3] Un « transfert d’argent » est une « description phénoménologique » de « quelque chose qui se passe ». C’est une action qui n’est pas définie selon un point de vue moral. Par contre, « donner une aumône », « payer quelqu’un », « corrompre quelqu’un », « récompenser quelqu’un » sont des expressions qui décrivent un « transfert d’argent » depuis sa finalité intrinsèque. C’est pourquoi ces expressions peuvent constituer pour la raison pratique un « objet », c’est-à-dire une action qui possède une dimension morale « objective ».

[4] Cfr nn. 76-83.

[5] La finalité primordiale de la contraception n’est pas le « contrôle des naissances ». A un homme qui ne voudrait plus d’enfants, on pourrait prescrire une pilule qui supprime la « libido », la pulsion sexuelle. Du point de vue du « contrôle des naissances », cette pilule serait d’une efficacité incomparable : pas d’attirance sexuelle, donc pas d’actes sexuels, et partant pas d’enfants. Mais personne n’en voudrait et ce serait compréhensible. Par ailleurs, cette méthode serait immorale : l’attirance sexuelle est un bien humain qu’on ne peut pas éliminer, sans plus. Avec cette démonstration par l’absurde, je veux illustrer que la finalité précise de la contraception —l’« objet » moral de l’acte contraceptif— doit être décrite comme la volonté « de faire l’amour en excluant une possible grossesse ».

[6] J’emprunte ces deux expressions à une conférence du Professeur Jérôme Lejeune.

[7] En Belgique, on pourrait citer, entre autres, les noms d’Albert Chapelle, Theo Belmans, André Léonard, Alain Mattheeuws, Olivier Bonnewijn.

[8] Don de soi à l’image de l’amour du Christ pour l’Eglise, son Epouse, et de l’Alliance nouvelle et éternelle entre le Rédempteur et l’Eglise, dont le mariage est le sacrement, c’est-à-dire un signe qui fait de l’alliance conjugale une participation à cette Alliance (Cfr Eph 5, 25-33).

[9] La morale classique aurait exprimé ceci avec un langage différent : indépendamment de la finis operantis (objectif poursuivi par l’auteur, ce que j’ai appelé « intention »), c’est la finis operis (la finalité intrinsèque de l’action, l’acte en soi, en tant qu’« objet », que j’ai appelé aussi « finalité première ») qui est contradictoire.

[10] «  Puisque l’homme est un esprit incarné, c’est-à-dire une âme qui s’exprime dans un corps et un corps animé par un esprit immortel, il est appelé à l’amour dans sa totalité unifiée. L’amour embrasse aussi le corps humain et le corps est rendu participant de l’amour spirituel. » (Jean-Paul II, Exhortation apostolique post-synodale Familiaris Consortio , 11).

[11] Ceci explique pourquoi deux personnes du même sexe qui cohabitent ont la faculté de formaliser leur projet de vie commune par des conventions juridiques ; cependant, en aucun cas, elles ne peuvent prétendre décrire ce projet de vie en faisant appel au terme « mariage ».

[12] Cfr Gen. 1, 26. Avec cette référence, nous touchons l’une des plus grandes difficultés que la mentalité contemporaine éprouve pour comprendre la doctrine de HV : le mot « nature » ne se réfère pas à la simple composition biologique de l’homme mais à son essence, à son statut d’être que le Créateur a investi d’un « projet ». L’être humain peut reconnaître ce « projet » avec sa raison, l’accepter avec sa volonté et le mettre en œuvre avec sa liberté. Cette vision est devenue problématique aujourd’hui : « On a aussi rejeté la notion de ce qui, de manière plus profonde, nous constitue comme êtres humains, à savoir la notion de “nature humaine” comme “donné réel”, et à sa place, on a mis un “produit de la pensée” librement formé et librement modifiable en fonction des circonstances » (Jean Paul II, Mémoire et identité, Flammarion, Paris 2005, p. 25). La vraie liberté n’est pas affirmée aux dépens de la nature humaine, mais reçue avec reconnaissance et exercée depuis cette nature, et en elle. Ma liberté ne devient véritable qu’à partir du moment où elle se reconnaît elle-même comme un don que Dieu a inséré dans ma nature . Qui ne reconnaît pas l’essence de lui-même comme un don ne pourra jamais mettre en œuvre ce don : il ne pourra jamais vraiment se donner.

[13] Une théologie que Jean-Paul II a exposée à l’occasion de ses audiences hebdomadaires, entre 1979 et 1985. Elles sont bien résumées dans Yves Semen, La sexualité selon Jean-Paul II , Presses de la Renaissance , Paris 2004.

[14]Gn 2, 24.

[15]Gaudium et Spes 24.

[16] La paternité responsable suppose la possibilité, pour de graves motifs, d’éviter une grossesse, tandis que la contraception veut exclure cette éventualité. Entre éviter et exclure il y a une différence fondamentale. Dans le premier cas, on se reconnaît comme « ministres du dessein établi par le Créateur », dans le second on s’arroge le titre de « maîtres des sources de la vie humaine » (HV 13).

[17] La recherche scientifique a montré que les méthodes modernes de « régulation naturelle des naissances », qui sont basées sur l’auto-observation de la femme, sont aussi efficaces que la pilule hormonale. Elles ne présentent ni contre-indications ni effets secondaires. Elles favorisent le dialogue entre les époux et le recours à tout le lexique du langage de l’amour (l’amour ne se réduit pas au sexe). La maîtrise qu’elles supposent confirme l’authenticité du don : on ne peut se donner qu’à la condition de se maîtriser, de se posséder ; sinon, il ne s’agit pas d’un « don » mais d’un « défoulement » (en d’autres mots, un « oui » n’est authentique, délibéré et personnel, que si on est aussi capable de dire « non »).

[18]Familiaris Consortio 32.

[19]Familiaris Consortio 35.