Une librairie de référence pour le lecteur chrétien Expédition dans toute la Belgique Papers sur des questions d’actualité
gold and silver table lamp

Une Année sacerdotale

25 novembre 2009

Le 16 juin dernier, Benoît XVI proclamait une Année sacerdotale. Quelle est la signification de cette initiative ?

 

 

Jean-Paul II est venu en Belgique en 1995 pour béatifier le P. Damien. L’après-midi de ce 4 juin mémorable, le Saint-Père a prononcé une allocution à la cathédrale de Bruxelles. Le discours officiel terminé, il a lancé comme un cri du cœur improvisé en français, que l’on pourrait résumer en deux phrases : quand je vois cette cathédrale, je pense que comme épouse elle doit être spirituellement féconde. Mon souhait est que beaucoup de nouveaux prêtres puissent recevoir ici l’ordination sacerdotale.

Depuis lors beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. La cathédrale Saint-Michel a été le cadre de plusieurs ordinations sacerdotales. Le P. De Veuster est devenu saint Damien. Et Jean-Paul II a un successeur qui ne finit pas de nous étonner.

Alors que n’était pas encore terminée l’année consacrée à saint Paul, Benoît XVI nous a surpris en proclamant une Année sacerdotale . L’occasion en était fournie par le cent cinquantième anniversaire de la mort du Curé d’Ars.

Cette Année, qui a débuté le 19 juin 2009, solennité du Sacré-Cœur, prendra fin lors de la même fête, le 11 juin prochain, par un grand rassemblement de prêtres du monde entier à Rome.

Pourquoi cette attention portée au sacerdoce ? Parce que nous avons un pressant besoin de prêtres jeunes (si possible), dynamiques et saints. Que fait-on quand il y a une urgence ? On prend des moyens exceptionnels. À grands maux, grands remèdes.

Dans le cas présent, il s’agit de suivre à la lettre la recommandation du Christ : « La moisson est abondante, mais les ouvriers peu nombreux ; priez donc le Maître de la moisson d’envoyer des ouvriers à sa moisson ». Cette phrase ne fait pas simplement partie du patrimoine chrétien. C’est un ordre formel. Actuellement, en de nombreux endroits du pays et du monde, on est en train de prier avec ardeur pour les vocations sacerdotales.

Chacun de nous est en outre invité à se poser une question de fond : qu’ai-je fait jusqu’à présent pour relayer autour de moi l’appel que le Seigneur adresse aux hommes ? Sans oublier la question subsidiaire : suis-je en train de répondre moi-même aux attentes de Dieu ?

Une réponse sincère à ces deux questions peut être le début d’une nouvelle étape, voire d’un retournement de situation, et en tout cas d’une action constructive qui débouche sur le don total à Dieu.

Car en fin de compte la meilleure façon d’obtenir de nouvelles vocations, c’est d’aller jusqu’au bout de soi-même. De ressentir, selon le mot de saint Josémaria, l’urgence divine de devenir « un autre Christ : ipse Christus, le Christ Lui-même » c’est-à-dire « l’urgence de rendre notre conduite cohérente avec les normes de la foi ».

Toute réponse à la vocation consiste à vivre en accord avec ce que Dieu nous demande. C’est une question de loyauté. Ce qui frappe chez Jean-Marie Vianney, c’est sa pleine identification avec sa mission. À peine arrivé à Ars, il se livre « à cet humble et patient travail d’harmonisation entre sa vie de ministre et la sainteté du ministère qui lui était confié » ( Benoît XVI, Lettre d’indiction de l’année sacerdotale , 16 juin 2009) . Ce qui d’ailleurs avait des implications pratiques. Si on le cherchait, on avait de fortes chances (c’est le moins que l’on puisse dire) de le trouver à l’église ou à l’institut qu’il avait fondé pour les orphelines. Celui qui sert le Christ ne s’appartient plus.

Un prêtre de chez nous, Edward Poppe, béatifié par Jean-Paul II, le disait à sa façon : « Ik sterf nog liever dan God maar half te dienen », je préfère mourir plutôt que de servir Dieu à moitié.

Vianney, Escrivá, Poppe figurent parmi d’autres sur le site consacré à l’année sacerdotale www.annussacerdotalis.org . Autant d’intercesseurs, qu’avec la Vierge Marie, Mère de l’Église, nous pouvons invoquer pour obtenir de Dieu de nombreux prêtres décidés à se livrer en entier à leur mission.

Jean Gottigny est prêtre, Docteur en Philosophie et Lettres et en Théologie.