La tendance homosexuelle est-elle déterminée génétiquement ? Nous livrons ici une réflexion d’un spécialiste, en réaction aux déclarations d’un père du synode sur la famille.
Parlant de la tendance homosexuelle, un cardinal a déclaré : « Pour moi, cette tendance est un point d’interrogation : elle ne correspond pas au dessein original de Dieu et elle est pourtant une réalité parce que l’on naît gay. »
C’est vraiment ce que j’ai lu: « on naît gay ».
L’Ecriture sainte nous enseigne comment aller au ciel et non pas comment il tourne. Et en effet, dans l’édition ad experimentum (1992) du Catéchisme de l’Eglise Catholique, nous pouvons lire : « Un nombre non négligeable d’hommes et de femmes présente des tendances homosexuelles foncières. » (§ 2358). Toutefois, cette affirmation a été remplacée dans l’aeditio typica (1997) par la suivante : « Un nombre non négligeable d’hommes et de femmes présente des tendances homosexuelles profondément enracinées. » Cette correction est opportune parce que l’Eglise a le droit et le devoir de s’exprimer au niveau moral et doctrinal mais les questions scientifiques (dans ce cas quelles sont les causes des tendances homosexuelles) ne relèvent pas de sa compétence.
On ne peut pas lier les fidèles à une théorie scientifique susceptible, par sa nature même, d’être dépassée ou contredite. Galilée lui-même aurait voulu que l’on modifie les Ecritures Saintes (Josué 10, 12) parce que ce qui y était écrit contredisait ses théories ; la réponse que le Cardinal Bellarmino donna alors au scientifique est désormais célèbre : « l’Ecriture Sainte nous enseigne comment aller au ciel et non pas comment il tourne. »
Même si l’hypothèse de la cause biologique de l’homosexualité est encore répandue dans le grand public, au niveau scientifique elle semble définitivement dépassée. Mais c’est justement sur le plan scientifique que l’affirmation de ce cardinal me rend perplexe. Depuis la fin des années 1950 du siècle dernier, des montagnes de temps et d’argent ont été investis pour chercher une cause biologique à l’homosexualité, quelque chose sur la base de quoi on aurait pu affirmer que l’on serait « homosexuel de naissance ». Au fur et à mesure que la technologie progressait, on a exploré des possibilités hormonales, chromosomiques, cérébrales, génétiques, épigénétiques. Le résultat est toutefois toujours le même : on ne trouve rien.
L’American Psychological Association, par exemple, a publié sur son site un document intitulé Answers to your Questions About Sexual Orientation and Homosexuality ; ce document existait en deux versions dont l’une n’est plus disponible. La première version affirmait : « La plus grande partie des scientifiques concorde aujourd’hui pour affirmer que l’orientation sexuelle est plus probablement le résultat d’une complexe interaction de facteur environnementaux, cognitifs et biologiques. » Actuellement l’American Psychological Association a réduit son emphase concernant les causes biologiques de l’homosexualité : « Il n’y a pas de consensus parmi les scientifiques concernant les raisons exactes pour lesquelles un individu développe une orientation hétérosexuelle, bisexuelle, gay ou lesbienne. Malgré que de nombreuses recherches aient examiné les possibles influences génétiques, hormonales, éducatives, sociales et culturelles sur l’orientation sexuelle, il n’en est ressorti aucun élément probant permettant aux scientifiques de conclure que l’orientation sexuelle serait déterminée par un ou plusieurs facteurs particuliers ».
Ceci ne signifie pas qu’on ne trouvera pas un jour cette hypothétique cause biologique mais au stade actuel des connaissances scientifiques elle n’existe pas. Il n’est donc pas possible, d’un point de vue scientifique, d’affirmer que l’on « naît gay ». (…)
Roberto Marchesini est psychologue et spécialiste des questions du genre. Source : http://www.diakonos.be/kasper-et-les-gays-des-affirmations-sans-fondement/