Le célèbre vaticaniste américain John Allen formule dans le National Catholic Reporter trois observations fondamentales concernant les accusations portées par le grand quotidien américain The New York Times contre le pape Benoît XVI.
Allen ne veut en aucun cas justifier les cas de pédophilie, mais il reproche au journal américain un manque de rigueur et de contrôle de l’information.
The New York Times écrivait la semaine dernière que le pape, lorsqu’il était préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi —c’est-à-dire de 1981 jusqu’à son élection pontificale en 2005— s’est chargé pendant un quart de siècle du traitement des dossiers de pédophilie au Vatican. Ce que le journal oublie de mentionner, c’est que, jusqu’en 2001, les évêques n’étaient pas obligés de signaler les cas de pédophilie au Saint-Siège. Le fait que ce soit devenu le cas à compter de 2001 est dû à… l’intervention directe du cardinal Ratzinger.
Johan Allen critique aussi les propos du quotidien concernant la lettre De delictis gravioribus de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi , qui impose l’obligation de communiquer les cas de pédophilie. Selon le journal américain, ce document n’aurai servi qu’à couvrir les abus perpétrés. Ce qu’il ne dit pas, c’est que l’obligation de secret dont parle la lettre ne s’applique qu’à la procédure de droit ecclésiastique et disciplinaire. « Il n’a jamais été interdit de signaler les abus à la police ou à toute autre autorité civile. »
Le Vatican avait déjà fait savoir qu’il traitait trois mille cas de pédophilie. Parmi eux, 20% ont fait l’objet de poursuites devant un tribunal ecclésiastique. The New York Times cite cette donnée comme une preuve de l’immobilisme du Vatican. Ce que le journal omet une fois de plus de dire, c’est que les procès ecclésiastiques durent des années. The New York Times oublie de mentionner que 60% des cas ont entraîné une intervention immédiate de l’évêque local, étant donné que l’abus sexuel avait été avéré.
Et Johan Allen de conclure : « Personne ne veut prétendre que le Vatican ou les autorités ecclésiastiques aient traité de façon exemplaire les cas de pédophilie. Mais une présentation honnête des choses contribue à éviter une bipolarisation fausse et la confusion. Il est important de refléter les faits tels qu’ils se sont passés. »
Cette nouvelle a été publiée en néerlandais sur www.kerknet.be ( http://www.kerknet.be/actua/nieuws_detail.php?nieuwsID=91761 #) sous le titre « John Allen heeft bedenkingen bij pausaanval van New York Times ». Elle a été traduite en français par Pierre Lambert. Elle constitue un résumé de l’article original publié en anglais sur http://ncronline.org/blogs/all-things-catholic/keeping-record-straight-benedict-and-crisis sous le titre: « Keeping the record straight on Benedict and the crisis »