Dans une homélie qui est devenue célèbre, lors de la messe précédant l’entrée en conclave, le 18 avril 2005, le cardinal Ratzinger a parlé de la « dictature du relativisme », qui, selon lui, caractériserait notre temps. Qu’entend l’actuel pape Benoît XVI par cette expression ?
1. La question du relativisme
Le relativisme [1] est le défi principal auquel le christianisme est confronté aujourd’hui. C’est l’opinion de nombreux observateurs qui jettent un regard critique sur la société. Il n’est pas étonnant que des leaders religieux le considèrent comme un problème majeur [2]. Il y a également plusieurs philosophes qui partagent cette vision, non seulement dans les rangs de la « droite-conservatrice » [3], mais aussi dans ceux de la « gauche progressiste » (chacun pour des raisons différentes) [4].
Le relativisme est enraciné non seulement dans la culture, mais aussi —et surtout— dans la conscience de l’homme contemporain, croyant ou non. Il constitue l’attitude évidente, presque nonchalante, adoptée par la conscience de l’homme contemporain face à la vérité.
Par la position de sa conscience vis-à-vis de la question de la vérité, le «relativiste» se distingue de la personne qui s’égare ou se trompe. Qui s’égare ou se trompe n’adopte pas nécessairement une attitude inadéquate vis-à-vis de la vérité. Qui prétend par exemple que deux plus deux font trois peut défendre cette position parce qu’il en est convaincu, bien qu’en réalité il se trompe. Et, pour prendre un autre exemple, qui prétend que Jésus-Christ n’a jamais évoqué sa divinité, qu’il n’est qu’un brave rabbin moralisateur ou un opposant au régime romain, peut l’affirmer parce qu’il pense sincèrement que c’est vrai, même si ce ne l’est pas. Dans ces deux exemples, la personne part de la conviction que la vérité est connaissable : ceux qui l’atteignent ont raison, dans la mesure où ils l’ont atteinte, et ceux qui prétendent le contraire ont tort. Avec ce genre de personne, on peut discuter.
Pour le « relativiste », par contre, tout ce qui a trait au sens de l’existence humaine —aussi les réalités divines— est, par nature, hors d’atteinte. Pour en parler, chaque époque, culture ou religion utilise certains termes, symboles, métaphores, etc. Pour le « relativiste », tout cela sont des expressions liées au temps ou à la culture qui, bien qu’elles se contredisent parfois, ont cependant toutes la même valeur. Elles se réfèrent toutes de façon très imparfaite à des réalités que personne ne peut vraiment connaître. C’est pourquoi on ne peut attribuer une valeur absolue à aucun système conceptuel ou religieux. Ils sont tous dépendants de l’histoire et de la culture, c’est-à-dire « relatifs ». Et, comme ils sont « relatifs », ils sont équivalents, et même complémentaires pour aborder une réalité, qui par nature reste cachée.
Une parabole bouddhiste illustre bien la vision relativiste [5]. Il y avait un roi aux Indes qui convoqua un jour tous les aveugles de naissance de la ville et les plaça autour d’un éléphant. Il fit toucher la tête de l’éléphant par quelques aveugles et dit : « Ceci est un éléphant ». A d’autres aveugles il dit la même chose, en leur faisant toucher la trompe, les oreilles ou la queue. Le roi demanda ensuite à tous les aveugles de décrire un éléphant. Chacun donna une explication différente, selon la partie de l’éléphant qu’il avait touchée. Les aveugles commencèrent à se disputer. Ils en vinrent aux mains, ce qui divertit le roi.
Quelle est l’interprétation relativiste de cette parabole ? En résumé : nous sommes tous des aveugles de naissance. Nous courons tous le risque d’« absolutiser » une connaissance incomplète ou imparfaite, parce que nous sommes inconscients des limites intrinsèques de notre raison : c’est l’argument théorique du « relativiste ». Et si nous cédons à la tentation d’« absolutiser », nous perdons rapidement le respect de l’autre et devenons agressifs, ce qui est indigne de l’homme : c’est l’argument éthique du « relativiste ». C’est beaucoup mieux, dira-t-il, d’accepter le caractère relatif de nos idées, non seulement à cause des limites de notre savoir, mais aussi à cause des impératifs éthiques de tolérance, de dialogue et de respect mutuel. Les « relativistes » présentent leur conception comme la condition indispensable pour la démocratie et une société pacifique.
En référence aux deux exemples ci-dessus, le « relativiste » dirait : si moi je suis convaincu que deux et deux font trois, et toi que deux et deux font quatre, et un autre sept, c’est un constat : chacun a une vision limitée des choses et nous ne nous disputons pour cela. Et si moi je crois que Jésus est un rabbin moralisateur et toi qu’il est vrai Dieu et vrai Homme, et encore un autre qu’il est un résistant anti-romain, c’est un constat : chacun a sa propre vision de la vie et nous ne nous querellons surtout pas pour cela. Le véritable enjeu —toujours selon ce raisonnement—, c’est que tous ensemble, chacun guidé par son « leader » religieux (Confucius, Bouddha, Jésus, Mohamed, etc.), nous travaillions à un monde meilleur, dans le respect de la paix et de la nature. Pour le « relativiste », la vérité n’a plus aucune importance.
2. Le christianisme : la vraie religion
Pourquoi est-ce un problème pour le christianisme ? Tout simplement parce que le christianisme se présente comme la vraie religion ( religio vera ). La religion chrétienne ne se présente pas comme un mythe, ni comme un ensemble d’habitudes qui seraient utiles pour la vie en société, ni comme une source d’inspiration pour la pensée positive, ni non plus comme une grande ONG avec des ambitions internationales. La foi chrétienne nous communique d’abord et avant tout la vérité sur Dieu —pas la vérité plénière, dans le sens où Dieu se connaît Lui-même—, ainsi que la vérité sur l’homme et le sens de la vie.
Quand Jésus est interrogé par Pilate, il déclare de manière non équivoque qu’il vient révéler la vérité : « Moi, je suis né et je suis venu dans le monde à seule fin de rendre témoignage à la vérité. Quiconque est du parti de la vérité écoute ma voix » [6]. Mais sa revendication de la vérité est encore plus claire lorsqu’il se révèle comme celui qui connaît la plénitude de la vérité divine : « Personne ne connaît le Père si ce n’est le Fils et celui à qui le Fils veut bien le révéler » [7] et lorsqu’il ose s’identifier avec la Vérité : « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie » [8].
L’espace vital de la foi chrétienne est la vérité. Sans l’oxygène de la vérité, la flamme de la foi s’éteint. Elle dépérit en se réduisant à une logique du « comme si » qui n’accorde de place qu’à la pensée faible, du type : il est bon de nous comporter comme si Dieu nous avait créés et comme si nous étions tous frères issus d’un même Père. Non, le christianisme a toujours maintenu clairement que Dieu a réellement créé le ciel et la terre et que nous sommes vraiment tous des enfants égaux en dignité devant Dieu. Oui, il revendique ainsi la vérité. Il dit même que le Christ est la révélation complète et définitive de Dieu, « rayonnement de sa gloire et empreinte de sa substance » [9], l’unique médiateur entre Dieu et les hommes [10]. Le Christ n’est pas simplement le visage avec lequel Dieu s’est montré aux Européens.
Ne perdons pas de vue non plus que l’élan de l’évangélisation est né de la conscience d’avoir reçu un trésor de vérités destiné à tous les hommes. Si la foi n’est qu’une variante culturelle de toutes les expériences religieuses de l’humanité, alors elle aurait dû rester confinée à sa culture et ne pas prétendre s’adresser aux autres. Mais c’est le contraire qui s’est passé, car, à la demande du Christ, l’Evangile a été proclamé à toutes les nations, en tant que « parole de vérité » [11]. En d’autres mots, si les chrétiens d’aujourd’hui abandonnaient leur revendication de la vérité au profit de « l’esprit du temps », on arriverait à une situation absurde : ils abandonneraient précisément ce qui leur a permis de transmettre leur foi de façon si fidèle pendant des générations. Ne serait-ce pas la meilleure manière de galvauder ce trésor de la foi ?
Il va de soi que la coexistence pacifique, dans un esprit de dialogue, avec ceux qui ont une autre philosophie de la vie, ne s’oppose pas au christianisme. Bien au contraire ! Ce qui contredit vraiment la foi chrétienne, c’est l’abandon du cadre de référence de la vérité. Cet abandon met toutes les affirmations sur le même plan et vide notre foi en Jésus-Christ de son contenu.
3. Le pluralisme religieux et le christianisme
Voyons maintenant plus précisément en quel sens le relativisme pose un problème aux religions et en particulier au christianisme. On voit d’emblée que, dans le cadre de pensée relativiste, toutes les religions se valent. Il n’est donc pas étonnant que, dans un tel contexte, on parle de « théologie du pluralisme religieux ». Les partisans de cette théorie prétendent que ce pluralisme est non seulement un fait, mais aussi un droit. En marge du christianisme, Dieu aurait aussi positivement voulu les religions non chrétiennes comme alternatives tout aussi valables pour se révéler et sauver les hommes, indépendamment du Christ. Dans chaque religion, il y aurait une authentique révélation divine. Le Christ ne serait rien de plus qu’une des options possibles pour se sauver.
Cette conception repose sur le préjugé que l’action salvatrice de la divinité en Jésus-Christ dépend de l’histoire et de la culture. Le salut apporté par la divinité s’exprimerait seulement d’une manière limitée dans les religions, selon le peuple ou la culture, et ne peut jamais être ramené à une seule d’entre elles. La vérité absolue sur Dieu ne pourrait jamais trouver une forme d’expression adéquate et satisfaisante dans l’histoire et dans la langue des hommes, qui reste limitée et relative. Les mots et les actes du Christ seraient soumis à cette relativité, comme les mots et les actes d’autres grands personnages religieux de l’humanité. La personne du Christ n’aurait pas de valeur absolue et universelle [12].
L’encyclique Redemptoris Missio de Jean-Paul II et la déclaration Dominus Jesus [13] soulignent que ces théories théologiques vident la christologie de son contenu : la révélation accomplie par le Christ est déclarée limitée, incomplète et imparfaite, afin, pour ainsi dire, de ménager « un espace libre » à d’autres révélations indépendantes. Pour ceux qui défendent ces théories, il est décisif de préserver l’impératif éthique du dialogue avec les représentants des grandes religions asiatiques. Chose impossible —prétendent-ils— si l’on rejette d’emblée l’idée que ces religions possèdent une valeur salvatrice autonome, indépendante du Christ. On voit également ici que l’argument théorique (le pluralisme religieux) est inspiré en grande partie par un argument pratique (l’impératif du dialogue). Nous nous trouvons donc devant une variante du thème kantien bien connu de la primauté de la raison pratique sur la raison théorique.
Pour éviter tout malentendu, nous devons apporter ici deux éclaircissements. Le premier : à ceux qui ne partagent pas sa foi, l’Eglise catholique ne nie pas la possibilité du salut [14]. L’Eglise dit clairement que ceux qui, sans faute de leur part, ne connaissent pas le Christ et l’Eglise et vivent selon leur conscience, ceux-là peuvent être sauvés, dans et par le Christ. Le Christ est le Sauveur et le Rédempteur universel de l’humanité. Le deuxième éclaircissement : l’Eglise catholique ne rejette rien de ce qui est vrai et saint dans les autres religions. Elle a une haute estime pour leur mode de vie, leurs préceptes et enseignements qui, bien que différents à divers points de vue de sa propre doctrine, reflètent néanmoins un rayon de cette vérité qui éclaire toute l’humanité [15].
4. Le pluralisme religieux en question
Qu’y a-t-il finalement de mal dans l’affirmation que toutes les religions peuvent constituer des chemins équivalents vers le salut ? D’une part, il est évident que Dieu ne rejette personne pour le simple fait de ne pas avoir connu le christianisme et d’avoir grandi dans une autre religion. D’autre part, nous devons tout de même nous interroger face à cette affirmation, car les différentes religions ne posent pas simplement des exigences différentes, mais souvent aussi des exigences opposées. Et comment des chemins opposés pourraient-ils conduire à la même destination ? Faut-il se résigner à cette contradiction, au nom de l’entente entre les hommes ?
Selon Joseph Ratzinger, les partisans des théories relativistes appliquées au relativisme religieux n’ont pas suffisamment réfléchi à trois points [16] :
a) d’abord, les différentes religions, de même que l’agnosticisme et l’athéisme, sont mis sur le même plan, alors qu’en réalité, ils ne le sont pas du tout. Il faut bien reconnaître qu’il y a dans le vécu religieux des variantes indignes et maladives, qui, loin d’élever l’homme, l’isolent. La critique marxiste de la religion n’était pas totalement dénuée de fondement. On voit aussi que des religions, qui possèdent une grande valeur morale intrinsèque et sont sur le chemin de la vérité, présentent ici et là des dérives. En outre, nous ne pouvons perdre de vue qu’au nom de bonnes idées et de bonnes intentions beaucoup de mal a été fait au fil des siècles. L’indifférence face au contenu et aux valeurs des religions et d’autres philosophies, associée à l’idée que toutes les religions sont à la fois différentes et identiques, tout cela ne fait pas progresser la réflexion.
b) ensuite, quand il s’agit de l’efficacité rédemptrice des religions, on se limite à dire qu’elles sont toutes équivalentes pour atteindre la vie éternelle. Réfléchir au sujet de cette vie éternelle elle-même et sur la façon concrète de l’atteindre en devient pratiquement superflu, car « la partie est gagnée d’avance ». De fait, l’homme contemporain semble se poser moins de questions sur les fins dernières. Cependant, la vie éternelle suppose, ici et maintenant, un style de vie déterminé qui rend l’homme plus humain et plus conforme aux intentions de Dieu. Au sujet de l’efficacité rédemptrice des religions, il faut donc regarder plus loin que les religions elles-mêmes. Il faut centrer son attention sur les valeurs et les normes d’une vie bonne et honnête, sans les relativiser. En d’autres mots : « le salut ne réside pas dans les religions en tant que telles, mais il leur est lié pour autant et aussi loin qu’elles mènent l’homme vers le seul Bien, qu’elles l’accompagnent dans la quête de Dieu, qu’elles le portent à la vérité et à l’amour » [17].
c) enfin, le troisième point nous amène à saint Paul. Dans son épître aux Romains, il fait une affirmation audacieuse : que tous les hommes peuvent entendre la voix de leur conscience. Il a ainsi dissocié la question du salut de la connaissance de la Thora . Il l’a mise en lien avec les exigences universelles de la conscience dans laquelle le Dieu unique parle et fait connaître à chaque homme l’essence de la Thora . Voici la citation de saint Paul : « Quand des païens, qui n’ont pas la loi, accomplissent naturellement ce que la Loi commande, n’ayant pas la loi, ils se tiennent lieu de loi à eux-mêmes ; ils montrent que ce que la Loi ordonne est écrit dans leurs cœurs, leur conscience rendant en même temps témoignage par des pensées qui, de part et d’autre, les accusent ou les défendent » [18]. Le point important, c’est que Paul ne dit pas : lorsque les païens s’en tiennent à leur religion, alors c’est bien aux yeux de Dieu. Au contraire, il condamne de nombreuses pratiques religieuses de son temps. Il se réfère à une autre source (que la religion), à ce qui est inscrit dans le cœur de chacun, au vrai bien du seul Dieu.
Dans ce contexte, il n’est pas superflu de remarquer qu’il y a deux conceptions opposées de la conscience. Pour Paul, la conscience est le lieu où Dieu se reflète à tous les hommes, et, en cela, les unit. Aujourd’hui, la conscience est comprise comme l’expression du caractère absolu du sujet. La vérité est inconnaissable, le bien en tant que tel est imperceptible et le Dieu unique est inaudible. La conséquence logique est le fait qu’en matière de religion et de morale, le sujet est l’instance suprême et définitive. « Ainsi, la conception actuelle de la conscience consacre le relativisme, l’impossibilité d’avoir des mesures morales et religieuses universelles (…) » [19].
5. Conclusion
Le relativisme et le christianisme sont diamétralement opposés. D’une part, le relativisme est le premier problème auquel le christianisme de notre temps est confronté, parce que les « relativistes » suppriment l’indispensable cadre de référence de la vérité. Et d’autre part, le christianisme constitue une gifle pour le relativisme, parce qu’il ose revendiquer la vérité. En d’autres mots, le relativisme a aussi un problème avec le christianisme. (…)
Jacques Leirens est prêtre, Docteur en Médecine et en Philosophie. Ce texte a été publié en néerlandais dans la revue Emmaüs de juin-juillet-août 2009, pp. 11-18 (les trois derniers paragraphes n’ont pas été repris).
[1] Pour la rédaction de cet article, nous nous sommes largement inspiré des auteurs suivants : Joseph Ratzinger, Foi, vérité, tolérance , Parole et Silence, Paris 2005 ; Angel Rodríguez Luño, Truth and Faith , Romana 42 (2006), pp. 150-158.
[2] Autant le pape Benoît XVI que le patriarche Cyrille (de Moscou) ont fait de la lutte contre le relativisme une de leurs priorités (cf. Joseph Ratzinger, Homélie de la Missa pro eligendo Romano Pontifice du 18 avril 2005, [ Documentation Catholique, 5-6-05, n. 2337, p. 534] ; Cyrille de Smolensk et de Kaliningrad, L’Evangile et la liberté – Les valeurs de la Tradition dans la société laïque , Cerf, Paris 2006).
[3] Andreas Kinneging, Geografie van goed en kwaad – Filosofische Essais , Het Spectrum, Utrecht 2005.
[4] Cf. Susan Neiman, Moral Clarity: A Guide for Grown-Up Idealists , Harcourt, New York 2008. Dans une interview avec De Standaard (16/01/09) à propos de son nouveau livre, elle dit : « La gauche n’ose plus exprimer sa conviction morale. Pire, trouve Susan Neiman, c’est à peine si la gauche ose encore avoir des idées et des idéaux. Elle ne connaît plus que le relativisme, cette “conviction” paralysante qui veut que tous les jugements moraux se valent ».
[5] Cf. Joseph Ratzinger, Foi, vérité, tolérance , Parole et Silence, Paris 2005, pp. 171 ss.
[6] Jn 18, 37.
[7]Mt 11, 27. Cf. Jn 1, 18: « Dieu, personne ne le vit jamais : le Fils unique, qui est dans le sein du Père c’est lui qui l’a fait connaître ». Cf. Col 2, 9-10 : « Car en lui habite corporellement toute la plénitude de la divinité. En lui vous avez tout pleinement, lui qui est le chef de toute principauté et de toute puissance ».
[8] Jn 14, 6.
[9] He 1, 3.
[10] Cf. 1 Tm 2, 5 : « Car un seul est Dieu; un seul aussi est médiateur entre Dieu et les hommes, le Christ Jésus homme ».
[11] Col 1, 5 ; cf. aussi Ga 2, 5 ; Ga 2, 14 (ici nous trouvons l’expression « la vérité de l’Evangile »).
[12] Certains font la différence entre le Verbe non incarné ( Lógos ásarkos ou Lógos cosmique) et le Verbe incarné ( Lógos énsarkos ). Ils prétendent que le deuxième exerce une activité salvatrice plus large que le premier. Cf. J. Dupuis, Vers une théologie chrétienne du pluralisme religieux , Éditions du Cerf, Paris 1997.
[13] Congrégation de la Doctrine de la Foi , Dominus Iesus , 6 : « Est donc contraire à la foi de l’Église la thèse qui soutient le caractère limité, incomplet et imparfait de la révélation de Jésus-Christ, qui compléterait la révélation présente dans les autres religions. La cause fondamentale de cette assertion est la persuasion que la vérité sur Dieu ne pourrait être ni saisie ni manifestée dans sa totalité et dans sa complétude par aucune religion historique, par le christianisme non plus par conséquent, et ni même par Jésus-Christ ».
[14]Catéchisme de l’Eglise Catholique , 847: « (…) ceux qui, sans faute de leur part, ignorent l’Évangile du Christ et son Église, mais cherchent pourtant Dieu d’un cœur sincère et s’efforcent, sous l’influence de sa grâce, d’agir de façon à accomplir sa volonté telle que leur conscience la leur révèle et la leur dicte, ceux-là peuvent arriver au salut éternel ».
[15] Cf. Concile Vatican II, Nostra Aetate (Déclaration sur l’Eglise et les religions non-chrétiennes), 2. Cf. aussi Dominus Iesus , 2.
[16] Dans les paragraphes qui suivent, nous laissons abondamment la parole à l’ancien cardinal : cf. Fe, verdad y cultura . Congrès international de théologie sur l’encyclique Fides et Ratio (conférence donnée à Madrid le 16 février 2000). Cette conférence a ensuite été intégrée dans l’ouvrage Foi, vérité, tolérance , Parole et Silence, Paris 2005, pp. 145-224.
[17] Joseph Ratzinger, Foi, vérité, tolérance , Parole et Silence, Paris 2005, p. 220.
[18]Rm 2, 14-15.
[19] Joseph Ratzinger, Foi, vérité, tolérance , Parole et Silence, Paris 2005, p. 221.