Mgr Manuel Cabello vient de publier aux Editions du Laurier un ouvrage sur les présupposés de la foi aujourd’hui (Les raisons de la foi à l’épreuve de la modernité, Le Laurier, Paris 2014).
Beaucoup de gens aujourd’hui ne croient pas ou plus en Dieu. Si vous êtes dans ce cas, ou si vous vous demandez pourquoi, ce livre vous aidera. En quatre chapitres, vous pourrez structurer votre pensée et comme le demandait St Paul à ses amis de Corinthe, vous pourrez vous laisser réconcilier avec Dieu.
L’auteur passe en revue ce qui, depuis le 16ème siècle, a conduit à cette situation. Certains écrivains, penseurs, philosophes ou théologiens ont une responsabilité immense. C’est pourquoi beaucoup de nos contemporains pourraient être qualifiés de victimes consentantes. Mais pour celui qui cherche et frappe à la porte, elle s’ouvrira. En effet, les raisons de croire sont nombreuses et les obstacles peuvent être surmontés. Le principal obstacle est assurément le mal, qu’il soit moral ou physique, surtout s’il nous touche de près dans notre vie de tous les jours. La souffrance, la nôtre ou celle d’un proche, nous croyons qu’elle est permise par Dieu. Si nous comprenions Dieu, serait-il encore Dieu ? Nous croyons que par cette souffrance, Dieu veut nous faire savoir non seulement qu’il nous aime, mais encore que le péché, cause de tout ce mal, n’est pas quelque chose de banal.
On peut alors se rendre compte qu’il est plus difficile d’être athée que de croire en Dieu. En effet, pour l’athée, la matière s’est créée toute seule, elle s’est organisée et a donné origine à la vie et à la conscience par ses seules forces. Ceci n’est pas prouvé mais est hautement improbable. En sens contraire, les raisons de croire en Dieu ne s’imposent pas de manière décisive à notre intelligence car il y a assez de lumière pour ceux qui désirent voir, et assez d’obscurité pour ceux qui ne désirent pas voir. L’athéisme pourrait donc bien être en train de mourir philosophiquement, même s’il reste présent dans le paysage sociologique.
Mais alors, croire en Dieu ? Examinons le cas Jésus de Nazareth, homme puissant en œuvres et en paroles. Que savons-nous de lui, et comment le savons-nous ? La source principale de notre information est constituée par les quatre évangiles. Certains les ont mis en doute, mais la recherche, en particulier la méthode historico-critique, permet de récupérer la presque totalité du contenu des évangiles, même s’il restera toujours des zones d’ombre car il n’y a pas assez de sources historiques. Cet homme Jésus revendique avoir une relation unique avec Dieu, il prétend corriger et compléter la loi, pardonner les péchés et il a conscience d’être supérieur aux anges. Que penser de sa résurrection ? Son tombeau était vide, il est apparu à ses apôtres et à ses disciples, il n’est pas tombé dans l’oubli comme d’autres, et la communauté Église qu’il a fondée est toujours là. Ses premiers disciples, juifs monothéistes, l’ont considéré comme Dieu. Si vous lisez ce texte ou ce livre, c’est qu’il est peut-être l’heure pour vous de porter une attention renouvelée à ce Jésus et à ce qu’il a dit.
Pouvons-nous avoir confiance dans cette communauté Église ? Ce qu’elle est, ce qu’elle fait, ce qu’elle enseigne, est-ce bien ce que Jésus voulait ? Avec sa structure non démocratique, avec un pape à sa tête, doté d’un pouvoir « illimité et infaillible », est-elle bien adaptée à notre époque ? L’auteur répond à toutes ces questions avec grande précision. En outre, l’existence d’autres églises et communautés chrétiennes n’est pas passée sous silence et l’enseignement du Concile Vatican II est reproposé. Finalement, les objections constituées par les croisades, l’inquisition, l’affaire Galilée, et les abus du clergé sont l’occasion de rappeler que parmi les premiers à suivre Jésus, il y a eu Judas, Ananie et Saphire, un incestueux, et de nombreux lapsi qui l’ont abandonné lors des persécutions des premiers siècles. Au début de ce millénaire, le 12 mars 2000, l’Église a fait pénitence et a demandé pardon pour les fautes et omissions de ses fils. À la question « Pouvons-nous avoir confiance dans l’Église ? », la réponse est « oui », parce qu’elle a été fondée par Jésus, et que Jésus est Dieu.
Les catholiques ne prétendent pas imposer leurs croyances, mais dialoguer sur base de la raison commune. Devant la pluralité d’options philosophiques et religieuses, il y aurait sans doute des motifs à ne pas croire, mais certainement des motifs à dialoguer. Parmi toutes ces options, celles qui considèrent la science comme explication ultime à la place de Dieu ont incontestablement un certain poids. Mais il convient de noter que l’évolution vers un monde sécularisé n’est pas tant animée par la recherche de la vérité (à laquelle la science nous fait accéder) que par l’affirmation de l’autonomie qu’on assimile à la liberté. « Je fais ce que je veux », mais faut-il sacrifier la liberté sur l’autel de la vérité ? De quelle liberté s’agit-il en fait ? La liberté chrétienne se situe entre la notion fausse d’autonomie (établir le bien et le mal) et l’hétéronomie (absence de choix) qui oublie que toute urgence morale doit être reconnue par la conscience.
Ce n’est pas la raison qui s’oppose à la foi, c’est plutôt la volonté qui refuse de prendre la foi en considération car elle craint de perdre la liberté de pouvoir satisfaire les exigences de l’affectivité. L’auteur présente alors l’idéal chrétien des relations entre foi, raison, liberté, volonté, au long d’une vie qui se veut cohérente et qui fait donc place à la prière, au travail, et à la nécessité de répondre à celui qui demande raison de l’espérance qui l’habite. La conclusion est désarmante de simplicité : Pour croire, il suffit de le vouloir et de le demander à Dieu avec humilité et persévérance.
Tout au long de ce livre, on trouvera des réponses argumentées à des questions que peut-être on s’est déjà posées ou qui seront posées un jour lors d’une rencontre programmée par la Providence ou le hasard. Savoir expliquer les motifs de sa foi et de son espérance est absolument nécessaire, non seulement parce que l’apôtre Pierre le demande, mais parce que celui avec qui le dialogue s’est instauré, en a peut-être un urgent et vital besoin.
Georges Rouel est ingénieur civil. Il est le responsable du didoc shop pour les livres en français. Le livre est en vente sur le didoc shop et peut être commandé ici.