Ce dimanche 28 février, le nouvel archevêque de Malines-Bruxelles, Mgr André-Joseph Léonard a présidé la célébration eucharistique à la cathédrale des Saints Michel et Gudule, à Bruxelles , dans le cadre des cérémonies liées à la prise de possession de son nouveau siège épiscopal. Nous reproduisons ici le texte de son homélie.
En ce jour où je suis officiellement accueilli dans la Cathédrale de Bruxelles, mon cœur est rempli de gratitude à l’égard du Seigneur, d’abord, et du Pape Benoît XVI, ensuite, pour la grande confiance qu’ils me font. Je dis aussi ma reconnaissance au cher Cardinal Danneels pour son long ministère de 30 ans en ce lieu et pour l’exemple qu’il me laisse de sa modestie et de son souci de la paix. J’exprime également ma vive gratitude aux nombreux confrères prêtres et diacres, aux personnes consacrées et aux laïcs qui ont pris la peine de m’écrire pour me souhaiter la bienvenue et à tous ceux qui sont présents ici aujourd’hui en cette cathédrale. J’adresse un « merci » tout particulier aux représentants d’autres confessions chrétiennes et d’autres religions ainsi qu’aux autorités civiles qui me font l’honneur de participer à cette célébration. À toutes et à tous, je tiens à dire en ce jour que je compte sur vous, à des titres divers, pour pouvoir m’acquitter au mieux, malgré mes limites personnelles, de la mission qui m’est confiée au service de ce grand diocèse. Et ceci vaut éminemment de ceux et celles qui seront mes collaborateurs immédiats dans les trois vicariats qui composent ce diocèse fort complexe : celui du Brabant flamand et de Malines, celui de la capitale, Bruxelles, et celui du Brabant wallon.
Cette célébration a lieu dans le contexte du deuxième dimanche du Carême. Comme à chaque dimanche de Carême, la première lecture évoque une étape de la longue alliance de Dieu avec son peuple bien-aimé : aujourd’hui, l’alliance avec Abraham. Quant à la deuxième lecture, tirée de la lettre de Paul aux Philippiens, elle a été choisie pour faire écho à l’évangile qui, comme chaque année, est aujourd’hui celui de la Transfiguration du Seigneur. Au moment de cette scène, dans l’évangile de Luc, Jésus a déjà annoncé à deux reprises sa passion prochaine, et il va entreprendre bientôt, très résolument, le long voyage qui va le conduire à Jérusalem pour y être enlevé, par sa mort et son ascension. Et voici qu’avant même d’entrer dans la gloire de sa résurrection, il est transfiguré devant ses disciples. Avec Moïse et Elie, avec la Loi et les Prophètes de l’Ancien Testament, il parle de son exode prochain, c’est-à-dire de la mort par laquelle il va sortir de ce monde, mais il est déjà revêtu de la gloire de Pâques et de l’éclat de sa véritable condition de Christ et Seigneur, de l’éclat de sa divinité, qui l’associe au Père et à l’Esprit, présents, eux aussi, dans cette scène.
Comme en écho ou plutôt en reflet de cette scène de la Transfiguration , nous avons entendu Paul nous rappeler que, tout en étant citoyens de cette terre, nous sommes aussi citoyens des cieux et qu’à ce titre nous attendons comme Sauveur le Seigneur Jésus Christ – « Oh oui, viens, Seigneur Jésus ! » –, lui qui transfigurera nos pauvres corps à l’image de son corps glorieux, avec la puissance qui le rend capable aussi de tout dominer.
Nous venons de vivre en Belgique deux catastrophes éprouvantes, celle de l’explosion et de l’écroulement d’un immeuble à Liège et celle d’une grave collision ferroviaire à Buizingen. Et le mois dernier, nous avons vibré à l’épouvantable tremblement de terre qui a secoué Haïti, laissant derrière lui plus de 200.000 morts et d’innombrables sans-abri. Depuis lors, nous avons également vécu le drame de Madère. La question aura surgi dans vos cœurs : « Où Dieu était-il durant ces tragiques événements ? » Il était précisément là, au cœur de cette détresse. Car, comme l’a dit Blaise Pascal, « Jésus est en agonie jusqu’à la fin du monde », jusqu’à la fin de ce monde qui n’est plus comme Dieu l’a créé. Le Seigneur est précisément là, partout où un être humain pousse le cri qu’Il a lui-même poussé sur la croix : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? », et nous osons croire que le Seigneur transfigurera bientôt nos pauvres corps, y compris ces pauvres corps déchiquetés, carbonisés, ensevelis, broyés dans ces catastrophes ou mutilés par les violences humaines. Nous avons des raisons de le croire, humblement, mais fermement. Nous avons été créés pour la gloire, en dépit de tout. Nous avons été créés pour la vie, et non pour la mort. Non pour être défigurés, mais pour être transfigurés.
Ce n’est pas le moment pour moi de vous proposer aujourd’hui un plan pastoral pour notre diocèse. Le jour de ma nomination, lors de la conférence de presse, j’ai formulé quelques priorités dont certaines nous impliquent tous. Elles concernent spécialement la double vocation de notre Eglise à être simultanément une Eglise toujours plus priante et adorante et une Eglise engagée socialement, sur les traces de ce que le Cardinal Danneels nous a proposé récemment avant de nous faire ses adieux. Cet engagement est d’autant plus important que notre société est fragilisée par des suppressions particulièrement brutales d’emploi qui laissent des milliers de familles dans le désarroi.
Mais, pour que l’Eglise de notre diocèse puisse réaliser cela et bien d’autres choses encore, le Seigneur a besoin de vous et j’ai besoin de vous. J’ai tout d’abord besoin de couples qui font le beau pari de faire un ménage à trois, l’homme, la femme et le Seigneur au milieu et de donner la vie. Je serai très proche des personnes qui ont vécu l’échec conjugal, mais il faut aussi dans l’Eglise des couples et des familles qui, avec le Seigneur, traversent les tempêtes et les tentations de l’amour humain et donnent l’exemple de la fidélité. J’ai besoin de laïcs, hommes et femmes, qui assument des responsabilités dans l’Eglise à tous niveaux, mais l’Eglise a davantage besoin encore de laïcs qui déposent le ferment de l’Evangile et répandent la bonne odeur du Christ dans la vie professionnelle, économique, sociale, politique, culturelle et scientifique, dans le travail et les loisirs qui composent la vie humaine. Je cherche aussi des auxiliaires laïques de l’apostolat, c’est-à-dire des femmes qui laissent prendre toute leur vie par l’appel de leur évêque à communiquer l’amour de Dieu en plein monde.
J’ai ensuite besoin de la vie consacrée sous toutes ses formes ou, plutôt, l’Eglise de Jésus a besoin de femmes qui consacrent leur virginité au Seigneur, l’Epoux de l’Eglise, rien que pour ses beaux yeux. L’Eglise ne peut pas vivre non plus sans la vie religieuse contemplative et apostolique, masculine et féminine, sans les instituts séculiers et sans les communautés de vie consacrée, qu’il s’agisse de communautés anciennes ou de communautés nouvelles. Aucune forme n’est de trop et toutes sont les bienvenues.
Mais, vous me comprendrez, j’ai besoin aussi, comme de pain, de diacres et de prêtres et même d’évêques auxiliaires… Je compte énormément sur ceux qui le sont déjà, sur tous mes confrères évêques, prêtres et diacres. Merci d’être là ! Mais j’ai aussi besoin d’un nouvel évêque auxiliaire et de nouveaux diacres et de nouveaux prêtres. Un évêque, cela finit toujours par se trouver… Le Nonce apostolique et le Pape s’en occupent très bien ! Des candidats diacres, il s’en présente heureusement et il est relativement aisé d’interpeller des hommes pour qu’ils le deviennent. Mais quand il s’agit de trouver des hommes qui peuvent à la fois répondre à l’appel au sacerdoce et s’engager librement dans le célibat, par amour pour le Seigneur et pour son peuple, alors, non seulement nous sommes suspendus au don de Dieu, mais aussi totalement dépendants de la réponse du cœur humain. Il n’y a rien de plus beau, mais rien de plus exigeant non plus. C’est pourquoi le Seigneur et moi, nous lançons un appel aux jeunes et parfois aux moins jeunes qui m’entendent : si tu penses, au fond de toi-même, que le Seigneur t’appelle à devenir prêtre, n’étouffe pas cette voix en toi et, après le discernement voulu, n’hésite pas à te présenter. Tu ne le regretteras pas. En échange, je te promets de réunir les meilleures conditions possibles pour que ta vocation puisse s’épanouir et, si Dieu le veut, se réaliser. Je suis plein de confiance à cet égard. La semaine dernière, j’ai rendu visite au Séminaire Jean XXIII, à Louvain, et j’en ai été profondément édifié. Seigneur, je te confie notre ardent désir, je crois fermement que tu l’exauceras, car tu sais que c’est un besoin vital pour nous et que – pardonne-moi cette audace – c’est aussi ton intérêt…
! Viens, Seigneur Jésus ! Marana tha !
Auch wenn der Erzbischof von Mechelen-Brüssel keine Autorität in den andern belgischen Diözesen hat, spielt er doch eine moralische Rolle im ganzen Land. Daher grüsse ich mit Freude unsere Mitbürger aus den Ostkantonen – dem Bistum Lüttich – in der dritten Sprache unseres Landes. Ich tue es auch deshalb gerne, weil die deutsche Sprache mir bei den Lektüren während meiner philosophischen und theologischen Ausbildung sehr nützlich gewesen ist und ich ihr und allen Deutschsprachigen daher grosse Dankbarkeit schulde.
As I am taking over the charge of the Archdiocese of Malines-Brussels, I remember that Brussels is not only the capital of Belgium, but also the capital of Europe. In this respect, the archdiocese also has a responsibility towards the European Union institutions, with its thousands of “civil servants” coming from the twenty-seven Member States, among whom we find a great number of Catholic faithful. With the entry into force of the Treaty of Lisbon on 1st December 2009, a legal basis has been set up for the first time about the dialogue that the European Union intends to engage with churches and religious faiths. Since a Belgian has now been appointed as president of the European Council and, a few months after, Belgium will take over the presidency of the Union, the Archbishop of Malines-Brussels feels particularly concerned about the dialogue between the Catholic Church and the European Institutions.
E adesso qualche breve parola nella lingua comune della Chiesa cattolica, che potrebbe anche essere – lo dico per scherzare un po – la lingua comune dell’Europa, siccome, come pensano gli Italiani, è la più bella lingua del mondo… Sono nato a Namur e, durante 19 anni, sono stato il vescovo della diocesi di Namur. Con molto piacere. Ma d’ora in poi, sono totalmente vostro e con la mia fede ma anche con i miei limiti vi appartengo a voi tutti. E per questo sono molto grato al Signore e a voi.
Vieni, Signore Gesù ! Marana tha !
Source: www.catho.be