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Les cours de préparation au mariage

30 septembre 2015

 

La situation des personnes divorcées remariées dans l’Eglise est l’un des sujets les plus débattus du Synode de la Famille. Mais plus important encore est de savoir comment aider les jeunes qui se marient à bien comprendre le mariage chrétien et à éviter les ruptures. Cette médecine préventive dépend beaucoup des cours de préparation au mariage.

Loin d’être une simple formalité, les cours de préparation sont chaque fois plus nécessaires dans une société qui a perdu le sens de l’engagement au mariage. Ce sujet a été abordé lors d’un symposium (12-13 mars 2015) de l’Université Pontificale de la Sainte Croix par José M. Galván, professeur de théologie morale et prêtre dédié à la pastorale familiale dans une paroisse romaine.

De l’amour affectif à l’amour conjugal

D’après son expérience, la première question que se posent les jeunes est : « Pourquoi dois-je suivre un cours pour me marier ? ». Ils supposent que les êtres humains ont déjà un minimum de conditions pour être époux, car, dans le cas contraire, l’humanité aurait déjà disparu depuis longtemps. Galván ne le nie pas mais signale que l’être humain n’est pas seulement membre d’une espèce, mais bien une personne qui doit librement tâcher d’acquérir les vertus : « La vertu ne vient pas avec la nature, mais elle permet et facilite le fait d’atteindre ce qui est naturel pour une personne ».

Par ailleurs, de nos jours, beaucoup ont tendance à concevoir l’amour conjugal sous l’angle sentimental. Avec cette mentalité, « pour ce type d’union, on n’aurait pas besoin de grandes préparations : il suffit de sentir l’appel, d’essayer et d’aller de l’avant aussi longtemps que cela tient ». Cela fait que, même avec les meilleures intentions, beaucoup manquent d’une véritable compréhension de l’amour conjugal. C’est pourquoi la Relatio (document de travail du Synode) affirme au numéro 39 : « Le défi pour l’Eglise est d’aider les couples à mûrir dans la dimension émotionnelle et le développement affectif par la promotion du dialogue, des vertus et de la confiance dans l’amour miséricordieux de Dieu ».

« De nos jours, il n’est pas facile, reconnaît Galván, de passer de l’amour affectif “à deux” au véritable amour de donation qui fait naître un sentiment vraiment humain ; l’amour de bienveillance peut mener à l’amour affectif, mais de l’amour affectif ne jaillit pas naturellement l’amour de bienveillance. Cette prise de conscience, absente culturellement chez un grand nombre, doit être acquise par le biais d’une formation adéquate ».

Trois questions fondamentales

Quel contenu faudrait-il donc donner aux cours de préparation au mariage ?

Pour Galván, la première chose à comprendre est « la nature de l’amour conjugal ». « Les contractants doivent être conscients de leur vocation “personnelle” au mariage et de sa réalisation dans la communion des personnes, et que cette communion requiert comme condition la reconnaissance de trois biens fondamentaux : unité, indissolubilité, procréation ». Il n’est pas facile de percevoir ces éléments comme condition de l’amour personnel. C’est la première chose qui doit orienter la préparation au mariage.

La deuxième chose qu’il faut aborder dans ces cours est le thème des « vertus de la vie conjugale ». « Comme ces vertus se développent à partir du moment où les jeunes sont mariés, il serait peut-être plus important d’un point de vue pastoral, dit Galván, d’offrir des cours “post-matrimoniaux”, pour aider les jeunes époux à les développer ». En tout cas, il est fondamental d’apprendre aux futurs époux qu’ils doivent s’efforcer d’acquérir les vertus les plus importantes pour la vie commune. Cela peut se faire de manière plus « académique » (par exemple, en ayant recours au schéma des vertus cardinales et en voyant comment elles s’appliquent à la vie commune) ou d’une manière plus existentielle (en insistant surtout sur les vertus qui créent la communion personnelle, comme la sincérité ou l’humilité, pour passer ensuite à celles qui sont plus pratiques, comme la magnanimité ou la patience).

En troisième lieu, il faut tenir compte que tout amour humain est limité et que nous ne pouvons trouver notre espérance qu’en Jésus-Christ. Comme le disait Saint Jean-Paul II : « Toute personne humaine est inévitablement limitée : même dans les couples les plus unis, on ne peut faire abstraction d’une certaine dose de désillusion ». C’est pour cela qu’il rappelait que seul Jésus-Christ a les paroles de vie éternelle et est « capable de satisfaire les aspirations les plus profondes du cœur humain ».

Il en résulte que, dans les cours de préparation au mariage, les fiancés doivent apprendre que « leur amour et les vertus avec lesquelles ils doivent le construire ne dépendent pas de leurs forces limitées, qui ne mèneraient qu’à la déception et à l’usure du temps, mais bien du fait d’avoir en prêt les paroles de vie éternelle du Christ pour se dire leur amour : c’est précisément en cela que consiste la réalité sacramentelle du mariage ».

« Cette participation sacramentelle à la puissance du Christ se traduit par une nouvelle dimension vertueuse, cette fois non acquise mais reçue, qui est la vie théologale. La parole de vie éternelle de Jésus, accueillie dans la foi, se transforme en raison d’espérance théologale qui n’est plus uniquement un désir humain, mais une confiance indestructible conduisant à un amour conjugal qui est charité véritable ».

Source : https://www.aceprensa.com/articles/los-cursos-de-preparacion-al-matrimonio/. Ce texte a été traduit de l’espagnol par Carine Therer.