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Notre messe : un rite, deux formes

19 septembre 2016

 

Ceux qui aiment le Christ aiment aussi l’Église. Ceux qui aiment l’Église aiment aussi sa liturgie. Ceux qui aiment la liturgie, s’ils sont catholiques de rite latin, aiment aussi les deux formes de l’unique rite romain : l’ordinaire et l’extraordinaire.

 

La liturgie, sous quelque forme dûment approuvée que ce soit, est l’expression de l’âme de l’Église, elle est le cœur de l’Église, en tant qu’elle est l’épouse du Christ, qui adore son Seigneur.

Dans le rite romain, deux missels sont approuvés : le missel de 1962, appelé aussi missel tridentin ou de saint Pie V, et le missel de 1969, appelé aussi missel de Paul VI.

Pédagogie de l’Eglise

L’Eglise, en tant que mère, a voulu tenir compte de la sensibilité de ses enfants. C’est pourquoi, elle a promulgué un nouvel ordo missae, avec peut-être une certaine précipitation, pour réaliser le vœu de Vatican II de restaurer le rite romain, de lui conférer une certaine clarté et pureté, tout en y incorporant certaines richesses de la Tradition ancienne de l’Eglise. En même temps, constatant que certains se sentaient spirituellement plus en harmonie avec la messe tridentine, elle a reconnu leur droit à continuer à célébrer l’eucharistie dans la forme du missel de 1962.

Aujourd’hui, l’immense majorité des prêtres célèbrent la forme ordinaire de la messe de manière exclusive. Selon l’Eglise, ils devraient cependant connaître aussi la forme extraordinaire et ne pas la mépriser. Je pense qu’un prêtre ferait bien en effet de célébrer parfois dans cette forme extraordinaire. J’en vois deux raisons majeures. D’abord, pour mieux saisir le sens profond des réformes de Vatican II, il faut connaître de l’intérieur ce qui se faisait auparavant et mieux saisir ainsi le sens des changements. La célébration fervente de la forme extraordinaire aura même des conséquences heureuses sur la célébration de la forme ordinaire, en aidant par exemple à retrouver le sens du sacré. Ensuite, la disparition complète du missel tridentin amènerait une coupure avec toute la culture des siècles passés, marqués par la liturgie tridentine et provoquerait ainsi une tragique perte de la mémoire.

Je voudrais maintenant comparer brièvement les deux missels et souligner la richesse de chacun d’eux.

Richesses du missel de Paul VI

Il y a d’abord le nouveau lectionnaire. Il nous offre sur deux ans en semaine, et sur trois ans, les dimanches, un parcours vaste et judicieusement choisi de l’ensemble de la Sainte Ecriture. Ce lectionnaire est ainsi une mine pour la lectio divina, la méditation et la prière personnelle.

Ensuite, les nombreuses et nouvelles préfaces. Elles mettent en valeur toute la richesse du mystère célébré.

Richesses du missel tridentin

Selon moi, il y a l’offertoire, qui souligne le caractère sacrificiel de la messe et nous aide ainsi à entrer plus consciemment et mieux préparés dans la prière eucharistique.

Les nombreux gestes, comme les signes de croix, accomplis par le prêtre pendant le canon, donnent à la prière une expressivité sacrée incomparable. La participation par le corps me semble en effet mieux mise en valeur dans cette forme du rite romain.

Conclusion

L’essentiel en tout cela est l’amour. Amour immense de l’Eglise, amour fervent de l’eucharistie. Puisse dans cet amour l’Eglise retrouver la paix liturgique.

Le père Simon Noël, moine à l’abbaye de Chèvetogne. Il a publié cet article sur http ://simonnoel.blogspot.be/2016/08/lunique-rite-romain-comparaison-des.html sous le titre « L’unique rite romain : comparaison des deux formes » le 28 août 2016.